Dans la course à l’efficacité et à la reconnaissance, que restera-t-il de nous ? OFFICE TITRE PROVISOIRE (qui n’est pas un titre provisoire), c’est six collègues, hommes et femmes, dans un open space où les rôles les plus raisonnables se jouent. À l’heure où les dirigeants ne se montrent pas, iels se rencontrent dans une danse débridée, pour s’égarer un temps.

Le milieu de l’entreprise est ici le prétexte pour découvrir un des endroits de notre société où la culture de l’ambition prime à tout prix. Comment s’organise ce microcosme ? Quels sont les schémas qui reviennent toujours ? Pourquoi est-ce que tout cela, vu de loin, paraît presque risible ? Dans cette réalité commune où nous sommes toustes remplaçables, les vices les plus inavoués font loi. Comment trouver un espace où la folie peut s’exprimer là où la droiture est de prime alors que l’exil fiscal, le capitalisme (fait de travailler plus pour gagner moins que ce que l’on produit), et les plans de restructuration sont les preuves parfaites des travers et paradoxes humains. Définition de la folie : égarement de l’esprit, manque de jugement, absence de raison. Dans ce système voué à l’effondrement, on finit par se heurter à la même vérité : notre besoin irrépressible de liens humains. Notre corps en est le vecteur, il décrit un possible, un secret. Le genre théâtre gestuel décortique nos regards et nos actions, celui de la danse-théâtre comble notre manque de vision et de mystère, et l’absence de parole souligne l’universalité du propos. Déraisonnons. La folie est concrète, elle nous a été offerte, tout le monde la connaît.